Ce spectacle n’est plus disponible pour le moment.
C’est au cours de ses explorations habituelles qu’Ambre a découvert le travail de cette auteure. D’emblée elle a été frappée et séduite par les rapprochements entre son univers et celui d’Anne Herbauts.
Qui est Anne Herbauts ?
Assez peu connue malgré son talent précoce, elle est auteure et illustratrice. Elle édite l’essentiel de son oeuvre inclassable chez Casterman et collabore également avec de petits éditeurs reconnus pour la qualité de leurs choix éditoriaux. Pour Ambre, l’enjeu est passionnant. Adapter pour la scène des histoires dont la poésie et la fragilité sont à peine saisissables, des récits dont la trame onirique et l’intimité sont aussi déroutantes que délicieuses. Car Anne Herbauts écrit et dessine son monde avec une liberté rare.
« Cette posture humble au service de la vitale nécessité de rêver est celle que j’ai toujours souhaité adopter dans mon travail. C’est ce que j’ai éprouvé en plongeant dans les albums d’Anne Herbauls. Il y avait là une potion essentielle. Anne n’écrit ni ne dessine pour les enfants. Elle le fait pour l’enfance et c’est une chose que minuscule partage avec elle.
Sa façon percutante et minimaliste m’a immédiatement ramenée au travail que nous menons depuis le début du duo. L’intérêt d’Anne Herbauts pour le langage, son rapport à l’imaginaire, sa manière toute singulière d’aborder des sujets comme la perte ou le temps et aussi la place qu’elle laisse au silence, m’ont semblé familiers et le désir est venu de concevoir « les Oisetiers ». Dès qu’elle a eu connaissance de notre projet, Anne a été enthousiasmée et n’exclue pas d’y associer un jour son talent de plasticienne.
Erik Satie et Christophe Lasnier
Pourquoi Satie ?
Bien sûr Christophe avait joué les quelques œuvres pianistiques les plus connues de ce compositeur renommé. Il lui restait cependant un vaste espace de recherche et d’expérimentation car Satie était un artiste prolifique, un précurseur visionnaire ayant côtoyé de nombreux grands noms du début du dix neuvième siècle parmi lesquels Debussy, Ravel, Picasso ou Cocteau.
« Je suis rapidement devenu intarissable au sujet de cet homme hors du commun dont l’extraordinaire audace me séduisait. Erik Satie a créé un univers d’une rare fantaisie. Sa musique est libre et déroutante. Elle suscite la surprise voire l’incompréhension. Elle modifie l’auditeur, dérange à l’envie.
Je retiens pour illustrer cela la citation de John Cage au sujet d’Erik Satie :
« Pour s’intéresser à Satie il faut commencer par être désintéressé, accepter qu’un son soit un son et qu’un homme soit un homme, renoncer aux illusions qu’on a sur les idées d’ordre, les expressions de sentiments et tout le reste des boniments esthétiques dont nous avons hérité. »
Ou encore celle de Jean Cocteau :
« La plus petite oeuvre de Satie est petite comme peut l’être un trou de serrure.
Tout change quand on y colle son œil »
Ce que j’ai éprouvé à la découverte de sa vie et de son oeuvre faisait souvent écho à ce qu’Ambre me rapportait au sujet d’Anne Herbauts. L’étrangeté des harmonies imaginées par Erik Satie semblait faite pour épouser son univers.
Et puis il y a les chansons que Satie a mises en musique. Le tissage entre mots, chant et musique est très exaltant. Il s’agit de créer un alliage sonore subtil et approprié pour chacune des histoires tout en donnant une cohérence musicale à l’ensemble du spectacle.
Kang N’Guyen réalise une échelle à l’image de l’univers des deux auteurs…
Ce spectacle a vu le jour en 2009 dans sa version première.
Après une série de représentations, la Cie minuscule cherche aujourd’hui des partenaires institutionnels pour l’accueillir en résidence afin de poursuivre le travail de création…